En 1950, un bolide basé sur une Cadillac a fait sensation aux 24 Heures du Mans par son allure d’avion de chasse.
Dans les années 1950, la célèbre épreuve des 24 Heures du Mans a vraiment vu de tout. Que ce soit des prototypes futuristes, des dérivés de route ou des engins audacieux, il y en avait pour tous les goûts. Mais aucune création n »est aussi insolite que Le Monstre. Elle repose sur un châssis Cadillac et a une gueule d’avion de chasse. Le tout a été imaginé par l’amateur énigmatique Briggs Cunningham.
Les débuts d’une idée folle grâce à Cadillac
Selon les informations de SupercarBlondie, Briggs Swift Cunningham II était connu pour sa passion de l’automobile, mais également de la mer. Ce dernier ne se contentait pas des standards. Entrepreneur et yachtman, il avait déjà brassé des envies autour de voitures puissantes. Mais c’est après la Seconde Guerre mondiale qu’il imagine quelque chose d’extrêmement audacieux. C’est un bolide taillé plus près du ciel que de la route.
Pour réaliser son projet, il a choisi un moteur Cadillac V8 de 5,4 litres, monté sur un châssis emprunté à une Cadillac Series 61. Le tout est orné d’une carrosserie totalement remodelée par Howard Weinman. Celui-ci est un ingénieur spécialisé dans l’aérodynamique chez Grumman Aircraft. Cette expertise donne à Le Monstre ses lignes agressives, sa face avant profilée et son allure presque futuriste pour l’époque.

Ce bolide restera à jamais dans l’histoire des 24 Heures du Mans.
Le concept était très clair et avait pour objectif d’assembler le matériel civil et le savoir-faire aéronautique pour performer sur la ligne droite des Hunaudières. Le but était d’exploiter chaque avantage possible face aux voitures plus orthodoxes. Dans ce contexte, il est clair que Le Monstre ne ressemble à rien d’autre sur la grille de départ. Il ressemble plus à une bête de foire qu’à un prototype de course classique. Mais c’est précisément cette extravagance qui le rend inoubliable.
Un avion de chasse sur la piste du Mans
Sur la piste, Le Monstre n’a pas réellement été dominateur. Avec une puissance estimée entre 150 et 160 chevaux, il n’était vraiment pas assez vif pour suivre les meilleurs concurrents en virage serré ni en endurance exigeante. Mais sur la longue ligne droite, il avançait avec panache en profitant de son aérodynamisme d’avion de chasse pour avaler les kilomètres d’asphalte.
Après des débuts chaotiques, il réussit finalement à terminer les 24 Heures du Mans en 11e position. Cela reste un bel exploit pour une machine aussi insolite. Par la suite, ce bolide a été conservé au Revs Institute en Floride. Il est ainsi devenu une pièce de musée autant que le symbole d’une époque où l’audace repoussait sans cesse les limites, même si le succès sportif restait incertain.